New York, USA, le 30 Mai 2023-/African Media Agency(AMA)/L’UNESCO a décidé d’inscrire 64 collections documentaires à son registre « Mémoire du monde », portant à 494 le nombre total de collections inscrites. 

« Le patrimoine documentaire est la mémoire commune de l’humanité. Il doit être protégé pour la recherche et partagé avec le plus grand nombre. C’est une part fondamentale de notre histoire collective », a déclaré Audrey Azoulay, Directrice générale de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation la science et la culture (UNESCO) dans un communiqué de presse.  

Le programme « Mémoire du monde », créé par l’UNESCO en 1992, vise à prévenir la perte irrévocable du patrimoine documentaire – des documents ou des collections de documents d’une valeur significative et durable, sur papier, audiovisuel, numérique ou tout autre format. Le programme vise à la fois à sauvegarder ce patrimoine et à le rendre davantage accessible au grand public.  

Inscriptions relancées après 6 ans 

Les inscriptions sur le registre « Mémoire du monde » avaient dû être suspendues en 2017, en raison de divergences entre Etats liées au processus de nomination.

Un important travail collectif a permis la refonte de la procédure. Les candidatures ont été relancées en 2021. Elles ont abouti mercredi 24 mai 2023 à la décision unanime du Conseil exécutif de l’UNESCO d’inscrire soixante-quatre nouvelles collections documentaires

Le patrimoine documentaire est la mémoire commune de l’humanité. Il doit être protégé pour la recherche et partagé avec le plus grand nombre – Audrey Azoulay, cheffe de l’UNESCO

« Pour la première fois depuis 2017, de nouvelles collections documentaires ont été inscrites au registre ‘Mémoire du monde’ : c’est un signal très positif. Je salue l’enthousiasme et l’esprit de coopération qui ont accompagné ce processus, avec plus que 20% des inscriptions soumises conjointement par plusieurs pays », a souligné la cheffe de l’UNESCO, qui a remercié les Etats membres de l’UNESCO pour leur engagement et cette dynamique retrouvée en faveur de la protection de la mémoire collective. 

Avec ces nouveaux ajouts, venant de 56 pays et organisations, le registre « Mémoire du monde » compte désormais 494 collections du patrimoine documentaire provenant de toutes les régions du monde.

Sauvegardé sur divers matériaux allant de la pierre au celluloïd, du parchemin au disque en métal, ce patrimoine emblématique à valeur universelle est maintenant préservé pour les générations futures, à l’image des manuscrits persans illustrés et enluminés, des archives architecturales d’Oscar Niemeyer ou bien encore des manuscrits de Panji Tale.   

Nouvelles inscriptions cette année 

Parmi les 64 nouvelles collections inscrites cette année figurent les travaux complets du poète et philosophe soufi Mawlana, soumis conjointement par l’Allemagne, la Bulgarie, l’Ouzbékistan, la République islamique d’Iran, le Tadjikistan et la Türkiye ; les disques et documents sonores de l’EMI Archive Trust – plus de 100.000 enregistrements, couvrant la musique, les traditions urbaines et rurales et les créations orales, de 1897 à 1914; ou encore les archives de la première réunion du Mouvement des Non Alignés, soumises par l’Algérie, l’Égypte, l’Inde, l’Indonésie et la Serbie.  

Plusieurs collections contribuent à tirer les enseignements d’événements passés et à la promotion de la réconciliation, notamment ceux portant sur l’assimilation des enfants autochtones, présentés par le Canada, les archives des massacres nazis de Babi Yar soumises par l’Ukraine, ainsi que le film « Shoah » de Claude Lanzmann consacré à l’Holocauste et ses deux-cents heures d’images d’archives, présentés par la France et l’Allemagne.  

Trois inscriptions concernent la mémoire de l’esclavage : des documents proposés conjointement par la France et Haïti, d’autres conjointement par Curaçao, les Pays-Bas, Saint-Martin et le Suriname, et d’autres par Maurice. 

Le patrimoine documentaire en danger dans le monde 

Dans de nombreuses régions du monde, les archives documentaires sont menacées, en particulier dans les pays en développement. Les inondations et les incendies ont détruit des milliers de documents papier au fil des ans, mais les documents audiovisuels sont eux aussi particulièrement fragiles. Les bandes magnétiques se détériorent et les machines utilisées pour les lire sont de plus en plus rares. Un effort collectif est nécessaire pour préserver et numériser ce matériel, qui pourrait sinon être perdu à jamais.  

La numérisation et la publication sur Internet permettent de rendre le patrimoine documentaire accessible à tous, sans risque d’endommager les documents originaux en les exposant physiquement. Comme cette numérisation est coûteuse, l’UNESCO soutient les bibliothèques, les archives et les musées, en particulier en Afrique, dans des pays comme la Côte d’Ivoire, le Mali et le Soudan.   

Au cours des trois dernières décennies, l’UNESCO a mis en place des comités nationaux « Mémoire du monde » dans 94 pays. Depuis le début de l’année dernière, l’Organisation a aidé près de 40 pays à élaborer des politiques publiques et à développer les capacités nécessaires pour que leur patrimoine documentaire puisse être inventorié, protégé et rendu accessible à tous.

Distribué par  African Media Agency (AMA) pour Onu Info.

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